Renaissance

L'image qu'offre la ville au XVIème siècle est celle d'une cité prospère. Reflet de cette richesse, les curieuses maisons à Pondalez sont typiques de l'architecture morlaisienne de l'époque. Ces demeures, à l'agencement intérieur original, présentent face à une cheminée monumentale, un somptueux escalier à vis auquel sont accolées des galeries.

La Place de Jacobins
Le couvent des Dominicains est fondé au XIIIème siècle. En 1481 ce sont les moines Jacobins de la congrégation de Hollande qui s'y installent. Au XVIème siècle ce couvent héberge des hôtes de prestige.
 
1505 : Anne de Bretagne s'arrête à Morlaix où elle séjourne au couvent. On offrit à la Reine une hermine portant un collier de perles. Un mouvement brusque de l'animal effraya Anne de Bretagne à qui Pierre de Rohan s'adressa alors en ces termes "Que craignez-vous, Madame ? Ce sont vos armes!".
 
Eté 1548 : Marie Stuart âgée de six ans mais déjà fiancée du futur François II, est accueillie à Morlaix. De son séjour, l'histoire ne retiendra hélas qu'un bien fâcheux incident. Après avoir assisté à un Te Deum chanté dans la collégiale Notre Dame du Mur, Marie Stuart accompagnée de sa suite s'apprête à se rendre au couvent où elle loge. Au moment où le cortège emprunte le pont-levis, ce dernier s'écroule sous le poids des cavaliers. Les Écossais de crier alors "Trahison ! Trahison !" et le seigneur de Rohan de rétorquer son fameux "Jamais Breton ne fit trahison".
 
Le Château du Taureau
L'année 1522 restera pour Morlaix comme l'une des plus tragiques de son histoire. En l'absence des nobles et des commerçants morlaisiens, les uns partis à Guingamp, les autres à la foire de Noyal-Pontivy, les Anglais, déguisés en marchands et paysans, s'infiltrent dans la cité. S'ensuivent alors tueries, pillages et incendies...

Relatons ici l'acte héroïque de cette femme de chambre de la Grand Rue restée depuis célèbre dans les livres d'histoire. Aidée de quelques compagnes, elle tendit un piège aux pillards : ayant ouvert la trappe de la cave, les Anglais en pénétrant dans la maison tombèrent dedans et près de 80 d'entre eux s'y noyèrent. La malheureuse, rattrapée par l'ennemi, fut alors précipitée par la fenêtre. Prévenus de l'attaque surprise, les Morlaisiens reviennent en hâte. À leur arrivée, ils s'en prennent aux derniers pillards encore présents. La fontaine aux Anglais située quai de Tréguier commémore ce triste épisode.

Afin d'éviter de nouvelles attaques, l'on érige en 1544 le château du Taureau, défenseur de la baie.